Analyse filmique – Requiem for a dream – Darren Aronofsky (2001)

Requiem for a dream débute par une confrontation mère-fils. Harry, jeune accro à l’héroïne est contraint de louer le poste de télévision de sa mère pour acheter ses doses et ainsi assouvir ses pulsions. Face à la situation, Sarah, la mère d’Harry se cache afin d’éviter la colère foudroyante de son fils. S’en suis un dialogue entre les deux protagonistes, où nous sommes plongé aussi bien dans l’esprit de la mère que celui du fils. Et cela par la technique du Speed Screen. Cette dernière, consiste à diviser l’écran en deux, avec d’un côté, la mère et de l’autre le fils : la peur face à l’agressivité. Cette première scène marquera le dualisme sur lequel reposera toute l’intrigue du film.

SUMMER- La dérive

Deux histoires en une, deux personnages, une addiction. La mère à son post de télévision, le fils à l’héroïne. Alors, drogues dures ou drogues douces ? Les deux auront un impact irréversible. L’enchainement des très gros plans de cellules, molécules, cocaïne, oeils, lorsque Harry se drogue en compagnie de son ami Taylor, accentue le fait qu’une chose aussi minuscule et insignifiante soit-elle peut avoir des conséquences monumentales. On retrouve également cette métaphore imagée du côté de la mère qui par ses gestes anodins (prise de médicaments qui sont en réalité des amphétamines, allumer la télévision…) s’emprisonne dans le tourbillon inépuisable de l’addiction à la télévision.

AUTUMN- La chute

Le réalisateur n’hésite pas à jouer avec les sons/bruitages pour nous noyer dans la psychose qui tourmente Harry, Sarah, Marianne et Taylor. Tout comme la drogue éveille les cinq sens, Darren Aronofsky éveille les nôtres, pour que nous nous engouffrions, nous aussi dans l’enfer des hallucinations. La musique, poignante et glaçante à la fois, vient rythmer le récit, les émotions sont démultipliées, la cadence s’accélère.

À ce moment du récit Harry et sa copine Marianne n’ont plus de quoi se payer de l’héroïne. Paradoxalement, la mère, elle, se goinfre de médicaments comme pour combler le manque de nourriture qu’elle s’interdit elle-même. Elle surdose et les hallucinations deviennent de plus en plus puissantes, à tel point que la frontière entre la réalité et la fiction n’est plus. Il est devenu impossible pour elle de dissocier le salon du plateau de télévision.

WINTER- Le gouffre

Tout s’accélère pour les personnages. Sarah, aliénée par la drogue se fait interner. Face à la pénurie d’héroïne Harry et Taylor mettent tout en place pour en trouver. 

Devenus, tous trois esclaves de la drogue, Harry et Marianne en viennent à se déshumaniser. L’amour qu’ils portent l’un envers l’autre est transpercé par l’heroïne. Marianne se prostitue pour en avoir et Harry accepte la situation dont il est lui-même à l’initiative. De leur côté, Taylor et Harry prennent la route pour Miami en espérant en trouver sur leur chemin. C’est le cas. S’en est trop. Harry s’éffondre face à cette dominatrice qu’est l’héroïne. Hospitalisé d’urgence, ils se font arrêter par la police. Mais Harry, cadenasser à cette sphère infernale se fait amputer le bras qui est alors totalement gangréné par la drogue. 

Le récit se termine ainsi, la drogue tant rêvée et adulée, les a tout les quatre mené à un destin catastrophiques : la folie a emporté la mère, Taylor finit en prison, Marianne se prostitue et Harry n’a plus de bras. Requiem for a dream prend alors tout son sens : en rêver à en mourrir.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *